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Shrinkflation : bataille de com' entre distributeurs et industriels sur fond d'inflation masquée

Shrinkflation : bataille de com' entre distributeurs et industriels sur fond d'inflation masquée

Lundi, 11 Septembre 2023 Consommation

Vous l’avez peut-être entendu, ce terme apparait beaucoup dans les médias en ce moment. Provenant de l’anglais “shrink” (rétrécir), il désigne la pratique de réduire le format et la quantité d’un produit pour en augmenter le prix au kilo. On vous explique rapidement cette pratique… qui ne date pas d’aujourd’hui !

Shrinkflation : un cas concret

Prenons par exemple une bouteille de jus de pomme, à 2€ le litre, et donc à 2€ la bouteille d’un litre. Jusque là, tout va bien. Après le processus de shrinkflation, le prix de la bouteille sera toujours de 2€ l’unité. Chouette. Seulement, sa contenance aura diminué à 90cl. 10% de contenance en moins. Le prix au litre atteint alors 2,22€, soit une augmentation de plus de 10%. C’est là où ça coince : le consommateur peu attentif se fait facilement avoir.

Combat de com’ entre distributeurs et industriels

Tout a commencé il y a une semaine, avec la campagne de communication d’Intermarché qui s’en est pris à Findus et ses pommes rissolées, titrant en gros sur des affiches en magasin “ÇA JETTE UN FROID”. En effet, un prix qui augmente alors que le poids du produit diminue, ça ne fait jamais plaisir au consommateur.

Une affiche Intermarché dénonçant les pratiques de Findus. Source : Le Figaro.

Depuis, les grands patrons de la distribution (Michel-Edouard Leclerc, Alexandre Bompard…) ne se privent pas d’intervenir sur les plateaux télé pour “porter secours au consommateur” et se positionner en tant que grands sauveurs, dénonçant les pratiques intolérables des industriels.

En magasin, les dispositifs se mettent également en place : Carrefour indique par exemple sur de petits écriteaux dans ses rayons les produits subissant le phénomène de shrinkflation.

Hypocrisie, es tu là ?

Mais ce qui n’est pas dit, c’est que cette pratique existe depuis très longtemps et n’a, jusqu’alors, jamais été dénoncée. Profiter de l’inflation pour faire un coup de com’ et se faire passer pour le gentil, c’est bien tenté.

Pire même, les distributeurs ont eux aussi pratiqué ce stratagème. Lionel Maugain, journaliste à 60 millions de consommateurs, l’évoque très bien sur France Info : les sacs de pommes de terre  à 0,99€ chez Carrefour sont passés de 1,5kg à… 1kg au mois de mai. Une belle petite augmentation de 50% du prix au kilo. Bim.

Côté politique, on prend aussi le tournant des "gentils" : Bruno Le Maire a annoncé vouloir mettre des dispositions en place pour forcer les industriels "à faire figurer de manière très visible la réduction de contenu". Sachant que l'obligation existe déjà, mais sans obligation de taille (vous savez, les fameuses petites lignes). C'est le moment de faire quelque chose pour les français qui ne coûte pas grand chose.

***

Bref, dès qu’on gratte un peu derrière les paroles, la crédibilité s’envole.

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